FAQ Biodégradation

Qu’est-ce que la biodégradation ?

Vaste problème auquel de nombreuses réponses ont été apportées. Stricto sensu, tous les matériaux issus de la chimie du carbone « organique » sont, pourvu qu’on y mette les conditions environnementales et le temps nécessaires, biodégradables. Ainsi, si on se débarrasse dans la nature d’un morceau de polyéthylène, il va se biodégrader…en 600 ans! Le polyéthylène peut-il pour autant être qualifié de « biodégradable »? Un morceau de bois, biodégradable « par essence », mais noyé dans l’eau de mer et dans la vase, pourra résister des milliers d’années dans de telles conditions. Pourra-t-on pour autant qualifier le bois de matériau « non biodégradable »?

Au sens du rapport technique CEN/TR 15351:2006 (Plastiques – Guide pour le vocabulaire dans le domaine des produits plastiques dégradables et biodégradables), la biodégradation est la dégradation d’un système polymère due à un phénomène résultant de l’action de cellules.

(ndlr : il faut comprendre par là que la biodégradation résulte donc de l’action de micro et (ou) macroorganismes (bactéries, champignons, vers de terre, …) sur des substances carbonées pour les utiliser comme source alimentaire et énergétique)

Mais, cette brève définition nous semble un peu courte et insuffisamment explicite.

La norme NFU 52001 définit la biodégradation comme étant un ensemble de phénomènes physiques, chimiques et biologiques concomitants et (ou) successifs aboutissant dans tous les cas à une bio-assimilation du matériau considéré. Il en résulte qu’un matériau est biodégradable s’il peut subir une bio-assimilation.

Encore faut-il que cette bio-assimilation (c’est en fait une véritable digestion) se fasse dans des conditions compatibles avec une saine approche des exigences environnementales du moment, c’est-à-dire qu’elle soit parfaitement déterminée dans le temps et que sa(es) résultante(s) soi(en)t sans conséquence(s) négative(s) pour la nature.

La bio-assimilation se traduit toujours in fine par un dégagement de CO2 (en conditions aérobies) et (ou) de CH4 (en conditions anaérobies), d’H2O, d’une production éventuelle d’autres molécules organiques et (ou) minérales et d’énergie sous forme de chaleur.

Certains diront qu’en plus il y a formation de nouvelle biomasse (= nouveaux micro et (ou) macroorganismes). C’est vrai et faux à la fois. Vrai parce que pendant un temps assez court (le temps pendant lequel il y a beaucoup de nourriture à disposition) la multiplication très rapide des être vivants bio-assimilateurs va tendre à augmenter la biomasse. Faux parce que très rapidement (dès que la nourriture commence à manquer) ces même êtres vivants bio-assimilateurs vont mourir et être eux-mêmes bio-assimilés par leur coreligionnaires encore vivants….la tendance étant au final un relatif maintient des quantités de biomasses présentes. Plutôt que de dire « formation d’une nouvelle biomasse » il vaudrait mieux parler de « réorganisation de la biomasse ». Si depuis l’origine de la vie sur terre, il y avait eu augmentation de la biomasse à chaque bio-assimilation on vivrait aujourd’hui sur des dizaines, voire des centaines de mètres de couche de biomasse…ce n’est heureusement pas le cas!